Jean Aléa
Héros de la résistance
Il est né à Mollans le 19 octobre 1923 et nous a quitté le 18 décembre
2009, tous l’ont connu au village où il a pratiquement toujours vécu avec
sa sœur Lucienne et le petit Jean Michel (Nano) qu’ils ont pris sous leur
aile dès ses 18 mois.
Cet homme petit de taille mais grand de cœur était très attaché à ses amis
et à son village où il exerçait le métier d’agriculteur-trufficulteur. Il
participa activement à la vie de la commune en tant que conseiller
municipal de 1971 à 1979 sous le mandat de Pierre Monnier Il fut aussi
durant quelques années trésorier des anciens combattants. Il contribua
avec une poignée d’autres anciens combattants à l’achat (avec leurs
propres deniers) du drapeau présent lors des cérémonies officielles.
Cependant la période la plus marquante de sa vie se situe début 1944
lorsqu’une petite poignée de jeunes mollanais réfractaires au STO
rejoignent le maquis. Jean est des leurs  et s’engage dans les FFI le 9
février 44 puis dans la résistance le 21 juillet.
Le 22 août ces hommes (dont l’Histoire ne se souviendra pas) sont en première ligne au bord de la route de Sault à
Méthamis en position d’embuscade (voir Mémoire d’Ouvèze N° 2). Jean Alea fut décoré de la Croix de Guerre à
Avignon, un journal de l’époque rapporte sa citation : « …au cours de l’engagement du 22 août, (il) a attaqué le premier
une voiture blindée ennemie avec des grenades, a ensuite continué de combattre à bout portant, montrant de grandes
qualités de courage. A contribué à causer de grosses pertes à l’ennemi »
Il a aussi été décoré de la Croix d’Honneur avec Rosette (franco-britannique) et de la Croix de Combattant Volontaire
de la Résistance
Lors de la cérémonie religieuse, il fut rappelé la belle citation de Jean Alea par le général de division Azan en avril
1947, pour « services exceptionnels rendus au cours des opérations pour la libération de la France», ainsi que sa croix
de guerre.
Jean en était honoré, mais s’était éloigné avec le temps de toutes formes de manifestations liées aux guerres et à leurs
lots de malheurs.
Au cimetière, l’émotion atteignait son comble, la famille et de nombreuses personnes s’étonnèrent même en quittant les
lieux, de l’absence ostentatoire du drapeau des anciens combattants et du moindre mot de souvenir de la part de leur
représentant.
Article publié avec l’aimable autorisation de Anne-Marie Ruelle