MOLLANS-sur-OUVEZE
(26170)
TOPONYMIE des QUARTIERS
et LIEUX-DITS
Jacques Thibaut
IPNS
Introduction
L’étymologie des noms de lieux, des toponymes, n’est certes pas une science exacte. Mais des linguistes érudits ont pu avancer des hypothèses très plausibles sur l’origine des noms que nous employons tous les jours. Ils se sont appuyés sur leur connaissance de langues anciennes souvent disparues depuis longtemps.
Ces langues sont très souvent d’origine celtique, (les dialectes gaulois en font partie). On y trouve aussi le latin, le vieux français, le vieux provençal, … Toutes ces langues parlées ou écrites ont évolué avec le temps et ont abouti à celles que nous pratiquons aujourd’hui.
Les noms de lieux, de cours d’eau, de collines, …, de la commune de Mollans ont été recensés non seulement dans le cadastre actuel et dans le cadastre napoléonien édité en 1835 (plus loin, il est noté « CN1835 »), mais aussi auprès des Mollanais. Souvent, quand ils ne sont pas écrits, on en ignore l’orthographe.
Nous nous sommes amusés à imaginer l’origine de ces toponymes. Certaines de ces origines sont à peu prés certaines. D’autres – avouons le – sont le fruit d’une imagination débordante, voire farfelue. (Ces dernières sont notées avec un ☺).
Il est bien évident que les explications qui suivent sont entachées d’incertitude. Très souvent, c’est avec malice et humour qu’elles sont formulées.
La seule ambition de ce fascicule est de transmettre la TRADITION et de remettre en mémoire des toponymes qui ont presque disparu.
Un seul espoir : c’est qu’il soit motif à discussions animées, amusées et amicales.
J Thibaut
Ont contribué à ce recueil, avec beaucoup d’érudition, MM. Pernat, Belino, et bien d’autres Mollanais.
Aiguiers (Les ...)
:
Lieu-dit de la commune de Pierrelongue. A Mollans, ce sont les « Eyguiers ».
Aires (Les ...) en B1:
Lieu de battage des céréales, blés, grains, …
Ausselet en D1 :
du provençal : Oousselet, Oousseloun. Lieux des petits oiseaux ? Lieu où on les chasse ? Quand j’étais plus jeune, j’y ai entendu le chant de quantité d’alouettes.
Aygue Marce (L' ...) en D2 : ou Aygue Marse
Du provençal : aiga (eau). Marse : Est-ce l'eau du mois de mars (giboulées) ? l'eau qui appartient à un nommé « Mars » ou encore l'eau valeureuse, vigoureuse (cf. martial) ? L'explication la plus plausible est « L'eau mauvaise » (marido).
Baillassières (Les hautes … et les basses ...) en B2:
(Lieux-dits) Endroits où étaient récoltées les « baillasses », c-à-d la Lavande. Les Baillassières sont situées entre le Valat Rouge et le plan de l’Eyguète, pas loin de la « Pelle Mécanique ».
Belair en A1
Vraisemblablement le « Bel Oir » du XVIIème siècle = manoir ? Riche ferme ? A l’origine, c’était très certainement le « Couquiou » (cf. « Cocu »).
Bluye (Montagne de …) (se prononce « bleuille » en patois)
Du provençal « Bluieia » (paraître ou devenir bleu) ? En hiver, quand le matin est froid et ensoleillé, allez à Buis. Vous regarderez la montagne de Bluye et la verrez bleuir sous le soleil. Bluye culmine à 1061 m, au Pin du Grand Ray.
Bois de Bluye (Le ...) en B2
Voir « Bluye ».
Bout du Cros (Le ...) en C2
Voir « Cros ».
Chabrols (Les ...) en C2
Forme franco-provençale de « Cabrol » (Chevreuil). Quartier où se plaisent les chevreuils ou les cabris.
Champ de Massettes (Le ...) en C2
« Massettes » = nom donné aux maillets à rainure de la préhistoire. Ils sont abondants dans ce lieu. De l’autre coté du Toulourenc, un site paléolithique a été découvert et expertisé dans la combe qui lui fait face.
Champon (Le …) en B2
Dans le CN1835 uniquement. Le petit champ. C’est la partie basse du chemin qui relie le pont de Veaux au Plan des Rouvières. C’est le dernier endroit accessible en voiture. (Parking).
Voir aussi le « Pas du figuier » et la « Ponchonière ».
Chante-Perdrix en B1
Toponyme imagé. Les perdrix rouges s'y plaisaient beaucoup. Mais les maisons ont envahi leur territoire. Il est dommage que l’on ait nommé ce quartier « La Garrigue ».
Château Gaillard en A1
De l’ancien français : le château de Gaillard ? Ou le château fier et bien défendu ? Je penche pour cette 2ème explication. C’est un tout petit mamelon rocheux situé au-dessus du « Courguiou ». Je pense qu’en fait ce nom était donné aux bâtisses de Marcelin (aujourd’hui Plantevin), situé sur un petit plateau qui est d’ailleurs une réserve archéologique. Avec le temps, le nom se serait déplacé. (Ce n’est pas le seul cas).
Châtelard (Le ...) en A2
Du latin : Castellum (château fort). C'est le site d'un oppidum pré-romain. En ancien franco-provençal, c'est un « château ruiné ». C’est une montagnette fermée au sommet par des falaises sur trois cotés. Il a suffi d’un rempart en pierres sèches –encore visible- pour fermer le 4ème coté. Des sources n’étaient pas loin pour assouvir la soif des Mollanais qui s’y réfugiaient (ce n’est pas d’hier). (cf « Eyguiers » ou « Aiguiers » selon qu’on habite Mollans ou Pierrelongue). Allez dans la première excavation après le passage dans la faille ; vous y verrez les restes d’une rétention d’eau qui vous convaincront !
Chemin du Plan de l'Eyguète en B2
Chemin conduisant au Plan d’une source ou d’un petit ruisseau. (Peut-être s’agit-il de la citerne du Grand Ray ?). Ce chemin est celui qui longe la crête de la montagne de Bluye.
S’écrivait Eyguète ou Eygier en 1835.
Citadelle (La Vieille ...) en E
Dans le CN1835 uniquement. Quartier (privé) situé à l’est du Château, sur l’éperon rocheux qui constituait une défense naturelle.
Clot de Veaux (Le ...) en B3
« Clot » pour « Clos » ? Généralement, clos de vignes.
Cocu (Le ...) en A1
Vous allez être déçus : il ne s’agit pas d’un mari trompé !
Ce toponyme a une racine indo-européenne : « cucut » ou « cocut » signifiant « colline ou hauteur arrondie » d'où, en provençal « cuco » (meule). Exemples : Cucuron (84) se nommait Cocurone en 1024, Coucouron (07), Plan de Cucques (13). A Vedène, il y a un quartier qui se nomme le « Couquiou » On retrouve la même origine dans « Cuche » qui est une petite meule de foin qui est formée pour faire sécher l’herbe. « Acucha », en provençal, c’est faire des cuches, c’est gerber.
Quand on regarde « Belair » depuis Aiguillan sur la route de Mérindol, le Cocu est le versant de la colline qui va de Belair à l’Aygue-Marce. Regardez bien : la cime de la colline est arrondie. « Belair » auparavant était le « Cocu ». Encore un exemple de déplacement des toponymes.
Col de Broche en A2
Broche vient de la racine celtique, puis gauloise, « broccos » signifiant pointe ou éperon. On la retrouve dans le nom de nombreuses localités françaises (Brouchaud, Brocas, La Broquère) et même en Irlande. Le bas-latin a donné « broche » ou « brochette ».
A Mollans, il s’agit bien d’un petit col entre deux éperons rocheux.
« Broccos » signifiait aussi « Blaireau » ; cet animal a un museau pointu en forme de cône.
Col de Veaux (Le ...) en C1
Petit col permettant d'accéder à Veaux. Altitude : 365 m
Colet d’Arjaras (Le ...) en B2
Dans le CN1835 uniquement. Dans les environs de la Peyronnière.
Colet Pluma (Le ...) en B2
Dans le CN1835 uniquement. Il est situé en haut du Valat des Pins.
Colet des Marins (Le ...) en B2
Dans le CN1835 uniquement. Il est situé entre la Pascaude et le Valat de l’Isnarde.
Combe (La ...) en A2
Du celte "Cumba", (creux, vallée). Puis du Provençal "Comba" = Ravin, généralement sec.
Combe-Longe en B1
« Longe » pour « longue ». Ravin relativement long.
Combe Sourne en A1
« Sourne » signifie « sombre ».
Combes Jacquaras, Siméon, Besson, de Guigue en B3
Dans le CN1835 uniquement. Ce sont 4 petites combes situées entre le Valat de Carlet et Combe-Ferre, au-dessus de la route, dans cet ordre en montant. Ces toponymes ont disparu du langage actuel.
Coste (La ...) en D1
Du latin « Costa » (Côte), puis du Provençal « Costo » = terrains en pentes assez fortes.
Coste Belle en C1
Forme archaïque de « Beau coteau », avec le qualificatif post-posé, comme dans les langues d'origine latine.
Explication : dans les langues ou dialectes du sud d’origine latine, les épithètes sont placées après le nom qu’ils qualifient. Exemple : Villeneuve. Dans les langues ou dialectes du nord d’origine germanique, c’est l’inverse ; l’adjectif est placé avant le nom. Exemple : Neuville.
Courguiou (Le ...) en A1
Peu de mollanais se rappellent ce nom qui m’a été communiqué par Bébert, le Rari et quelque vieux chasseur. Il s’agit de cette petite gorge de la Riaille, située en amont du pont qui mène à Mérindol. Ce défilé est dessous ce qui est aujourd’hui « Château Gaillard ». Il n’est plus guère emprunté. Il mène dans cet élargissement de la Riaille situé entre Roubion et Belair, juste en aval de cette vieille source-lavoir, tristement à l’abandon. (comme beaucoup d’autres, témoins abandonnés du travail des aïeux, malheureusement !).
« Cour » vient du celte « Cor », le rocher.
Beaucoup confondent ce nom avec « Couquiou » (le Cocu) qui est en fait le versant nord de Belair.
Courcier (Le ...) en C1
Du latin « chors, tis » qui signifie « basse-cour ». Désigne le bâtiment, puis le domaine, parfois le village. Se retrouve dans le nom de nombreux villages : Cours (33), Cour l'Evèque (52), Lacour (81), …
Cros (Le ...) en C1
« Cros » a une racine paléolithique (cf. « Cro Magnon »). Extrémité d'un lieu rocheux ou pierreux.
Dessous d'Arjaras (Les ...) en B2
Du provençal « Arjaras » (ajoncs ou genêts épineux). Ce sont des terrains incultes.
Estréchons (Les ...) en B3
Du provençal « Estrech » (étroit). Rien à voir avec « Estrounchoun ».
C’est un défilé étroit où coule le Toulourenc. 200m de long et 4 ou 5 m de haut. A l’entrée de ce défilé, on peut voir des entailles verticales dans le rocher qui devaient recevoir des troncs pour former un barrage.
Ce lieu s’est aussi appelé « le Saut de l’Homme » en mémoire d’un maraudeur poursuivi par la maréchaussée et qui s’en est tiré en sautant d’une rive à l’autre !!!??
Il s’est nommé aussi le « Boa », car un habitant du coin a vu un serpent passer lui aussi d’une berge à l’autre au sommet des rochers.
A la sortie, rive droite, la grotte garderait un indice témoignant du passage des éléphants d’Hannibal à cet endroit.
Eyguiers (Les ...) en A2
Du latin « Aqua », puis du provençal « Aiga » (eau) = lieu où il y a de l'eau, des sources. N.B. : Il est étonnant que sur la commune de Pierrelongue les coteaux qui sont contiguës des « Eyguiers » mollanais se nomment « les Aiguiers ». L’origine étymologique est pourtant la même !
Ferrières (Les ...) en C1
Du provençal « Feraiero » = gisement de fer, ou encore variété de châtaignes. Allez savoir !? « Fer, fero », en provençal, signifie « sauvage »
Font (La ...) en B1
Du latin « Fons », la (les) source(s).
Forviare en A2
Quartier appelé aussi "Hors Ville". Peut venir de l'ancien provençal « forviar » (= se tromper de chemin, se fourvoyer) = lieu d'une bifurcation ? Cependant la bifurcation existe depuis peu (1960). Ce toponyme vient plus certainement de "Fore viale" (hors de ville) comme "Fourvière" à Lyon ? Ce lieu-dit se confond avec la « Viste ».
Fouzarayes (Les ...) en B3
Du provençal « Fous » (Fontaine, source) et « Raille » (Goulot) = Source dans un goulot. La topologie s’y prête bien.
Gandeline (La ...) en C1
Du provençal « Gandolo » (Rigole d'écoulement). « ine » est un diminutif. C’est donc un « petit fossé », un « petit vallon ».
Garrigue (La ...) en B1
Avec un ou deux « r », c’est comme on veut. L’Académie dit que la garigue est un terrain inculte ! Rien à voir avec les habitants du hameau !
Du provençal « Garrigo » (Lande boisée de chênes verts). (Du celte, « Gar » = chêne vert). Cette colline était nommée « Chante-Perdrix » par les mollanais, il y a encore 25 ans de cela. C’était trop joli, trop poétique pour les citadins !
Garrigue de Piérevon (La ...) en C1
Voir « Piérevon ».
Glacière (La ...) en A2
C'est là qu'était gardée la glace importée des Alpes pour rafraîchir le pastis des chefs moyenâgeux ?! Comme dans la plupart des petits bourgs, des endroits pas trop exposés à la chaleur étaient réservés à cet effet.
Grand Ravin (Le ...) en B2
Appelé aussi « Le Valat Rouge ». Du provençal « Valat » = fossé, ravin.
Grange Neuve (La ...) en D1
Comme son nom l'indique, …
Grotte de la Beaume en C2
La Beaume (en été, promenade horizontale de 80 m avant de toucher l’eau) est située sur la commune de Malaucène et attire de nombreux plongeurs spéléologues qui cherchent à en percer le mystère.
Hors Ville en A2
Appelé aussi « Forviare »
Iscle du Sagnas (L' ...) en C2
Du provençal « iscle » (île) et « sagnas » (marécages). Ile dans les marécages du Toulourenc. C’est là qu’un projet de retenue d’eau avait été étudié, une retenue d’eau pour retenir les touristes !
Iscle du Vif (L' ...) en C2
Du provençal « iscle » (ile) et « Vif » (eau courante). Ile dans l'eau de l'Ouvèze.
Isclon (L' ...) en D1
Du provençal « iscle » (île) et « on » (« oun » diminutif en provençal). Petite île. Le CN1835 montre une petite ile au confluent de l’Aigue-Marce et de l’Ouvèze.
Joncasse en A1
Racine « jonc » et « asse » (augmentation péjorative) = lieu où abondent les joncs. Quartier bordé à l’est par la Combe-Sourne.
Jonche (La ...) en C2
Voir « Joncasse ».
Mollans
Chacun sait que le nom de « Mollans », comme Milan, Meulun, Meulan, …, vient du bas-latin « in médio lano ». Cette expression signifie : au mileu de la plaine. Le « O » de lano est un complément de lieu. Les cartes dessinées il y a quelques siècles indiquaient que le village se nommait « Miolans ».
Mais contrairement à Milan (Milano, en italien) et les autres, le mot « Mollans » se termine par un « S ».
Quand on regarde la topographie du village, on voit effectivement un rocher au milieu d’une plaine. Mais ce qui frappe le plus, c’est une plaine au milieu de collines.
Dés lors, on peut imaginer que l’origine du mot serait « in médio lanus », c.à.d « la plaine est au milieu ». Le « S » de Mollans viendrait donc de « lanus ». ☺
En Bourgogne, le village de Mâlain, fortement chargé d’Histoire, présente une topographie identique et l’étymologie de ce nom serait identique à celui de notre village.
Montguerce (La ...) en B3
Du provençal « guers » (de travers, gauche). Mont de forme non régulière, non symétrique.
Moulin Gauthier Commune de Propiac
Comme son nom l’indique … Donne petit à petit son nom aux « Vignes du Souten ».
Moustier (Le ...) en C2
du Latin « monastérium », couvent, église. La ferme St-André, auparavant appelée St-Jacques, était certainement un édifice religieux.
Notre-Dame de la Blanche en B1
Nom de la Chapelle située dans le petit cimetière de Veaux. Un petit couvent était occupé par des nonettes qui ont été obligées de le fuir lors des guerres de religion.
Une légende relie ce lieu à ND des Anges.
Notre-Dame des Anges en C2
Nom de la Chapelle située à l’entrée d’une petite grotte qui fait face à la Beaume (Voir « Grotte de la Beaume »).
Faites-vous raconter la légende entourant ce site !
Notre-Dame du Pont en E
Nom de la Chapelle construite en encorbellement.
Oranche (L' ...) en D2
Du provençal « aura » (vent) et du suffixe « enc » qui signifie « appartenant à » Probablement, forme féminine de « Aurenc », littéralement « qui appartient au vent », qualificatif d'un lieu venté (ce qu’est ce quartier).
Oratoire (L' ...) en C1
Edifice religieux, lieu de prière (en latin, « Orare » = parler, plaider, prier).
Ouvèze (L' ...)
Nom de la rivière qui traverse Mollans. « Eze », « Oz », « Ouse », « Auze », …, signifie « Eau » en langage celtique. On retrouve ce « Eze » dans beaucoup de noms de cours d’eau. (Corrèze, Vèze, Lez, …).
Vaison contient la même racine, bien antérieure à « Vasio ».
« Sus-Auze » = au-dessus de l’eau.
L’Ouvèze signifierait donc « l’eau ». Mais cela est trop simple. Nous sommes ici devant un toponyme qui a suggéré plusieurs origines.
Par exemple, une origine celto-gauloise, « lup-ia » = la Louvière, d’où Louvèze, écrit l’Ouvaize.
Ou encore lou-vèze, en provençal local « l’osier », nom d’un cours d’eau bordé d’osier.
Et aussi du gaulois « oui » ou « ovi » (mouton), rivière où viennent boire les brebis. C’est cette origine qui semble avoir la préférence de beaucoup de linguistes.
Comme quoi l’étymologie n’est pas une science exacte !
N.B. : « Oz » aurait pu déboucher sur « eau » et sur « osier » qui pousse au bord de l’eau. Mais ce pourrait être l’inverse : « oz » aurait donné « osier », puis « eau » qui coule au pied de l’osier. C’est le même problème que celui de l’œuf et de la poule.
Parrans (Les ...) en A2
Du provençal « parran », terre qui n'a qu'un seul propriétaire. (par opposition aux « condamines », domaines appartenant à plusieurs seigneurs ou propriétaires. Cf. « condominium »). Cette explication vient à l’encontre de celle qui voulait que le lieu-dit « les Parrans » se nomme ainsi parce qu’il est sur le passage qui mène au cimetière où l’on va prier ses parents.
Pas du figuier (Le …) en B2
Dans le CN1835 uniquement. C’est peut-être ce que nous appelons aujourd’hui le passage du « rocher du Champon ». De ce rocher, la vue sur les gorges du Toulourenc est très belle.
Ce peut être aussi le petit col où le GR 91 se sépare du chemin qui monte au plan des Rouvières. Aujourd’hui encore certains nomment cet endroit « la Figuière »
Voir aussi la « Ponchonière ».
Pas de l’Oïz (Le …) en B2 (Orthographe ?)
Lieu-dit. Sur le chemin de crête de la montagne de Bluye, c’est un petit col emprunté par les promeneurs et les chasseurs (dans le sens E-O) et par les sangliers dans les sens N-S.
Pas de Boulard (Le …) en B2
Lieu-dit (CN1835). Sur le chemin de crête de la montagne de Bluye, c’est l’endroit, marqué d’une Croix, qui marque la séparation entre Mollans et Saint-Léger.
Pascaude (La ...) en B2
Lieu appartenant à « la Pascaude », épouse de Pascau (Pascal).
Passières (Les ...) en B2
Lieu-dit. Les falaises qui font la limite entre le plan des Rouvières et les gorges du Toulourenc sont percées de 2 ou 3 passages abrupts et délicats : les Passières.
Pelle Mécanique (La …) en B2
Lieu-dit. Appellation très récente, employée par les chasseurs de sangliers ou de bécasses, d’un endroit situé au sommet du Valat Rouge.
Origine : lors du tracé des voies coupe-feu dans la montagne de Bluye, une pelle sur chenilles est tombée en panne là-haut et y est restée quelques mois. A À quoi tient la toponymie !!!???
Petit Veaux (Le ...) en B3
Serait-ce le lieu d'origine du hameau de Veaux, lieu que beaucoup recherchent encore?
Peyrière (La ...) en B3
Du provençal « peyro » (pierre). Lieu pierreux.
Peyronnière (La ...) en B2
Du provençal « peyro » (pierre) et du suffixe diminutif « oun ». Petit lieu pierreux ou, peut-être, lieu de petites pierres.
Sur les cadastres, c’est un quartier situé à l’ouest de Combe-Ferre. Aujourd’hui, c’est plutôt le quartier où la route est plane avant la descente sur Saint-léger.
Perpétayri (Le …) en C2
Ce dit aussi « Perpétaire », avé l’acent pointu. Y avait-il un cimetière sur ce coteau situé au-dessus de l’ancien monastère de Saint-Pierre ? Une certitude : il y avait bien là un crématorium.
Piébanaud en D1
« Pié » vient du latin « podium » (élévation, pic) qui a aussi donné Puy (Le Puy, Puyméras) ou « Poët ». « Piébanaud » = élévation appartenant à -disons- la famille Banaud (faute de mieux, …).
Piélard en A2
voir « Piébanaud ». Eminence appartenant à Monsieur Lard ? Encore que le suffixe « ard » ait un sens péjoratif.
Piérevon en C1
De l’ancien provençal « Peyrevon » = la pierre de quelqu'un nommé Von. Et pourquoi pas « Pié » (cf. ci-dessus) du Sire Revon ? (☺ ! N’importe quoi !).
Pisse-rouille en C2
Ruisseau où coulait autrefois une eau tirant sur le rouge. Présence vraisemblable d'un petit gisement de minerai de fer qui colorait l’eau.
Plan des Rouvières (Le ...) en B2
Etendue plane et horizontale couverte de chênes, qui surplombe les gorges du Toulourenc. Aujourd’hui, les chasseurs le nomment « plan de la Peyronnière ». Le GR 91 passe dessous.
Plan Fouran (Le ...) en B2
Plan où l'on trouvait du fourrage ? Ou plan qui appartenait à Monsieur Fouran ? La première explication est plus vraisemblable pour ce lieu situé en crête de Bluye.
Dans le CN1835, le « Plan fouran » (« f » minuscule) était situé au sommet du valat de la Partie. Aujourd’hui, on le situe plus à l’ouest, à la place du plan de l’Eyguette, qui n’existe plus sur la cadastre actuel. (Voir « Chemin … »).
Plants ou Plans (Les ...) en A2
Etendue de terre, plane et horizontale (ou presque).
Ponchonière (La …) en B2
Dans le CN1835 uniquement. Quartier situé entre le Champon, le dessous d’Arjaras et le Plan des Rouvières. Du provençal « Pounchouna » qui signifie « se piquer ». C’est un endroit plein de ronces et d’épineux, situé d’ailleurs prés des « Arjaras ».
Pontillard (Le ...) en A2
Mauvais petit pont qui traversait le ravin du même nom. (Après le cimetière, en montant sur Roubion). (encore le suffixe « ard »)
Porte Major en A2
Quartier qui va de la Mairie aux Ecoles. Qui se rappelle que le Parking de la Mairie était, jusque dans les années 50, un trou profond où l’on voyait couler Pisse-Rouille. Ce trou a été comblé par les déblais extraits du rocher de la Citadelle lors du percement de la déviation.
Pouvarel en D1
Du provençal « Pouvero » (poussière). Lieu assez sablonneux.
Pré de Barbier (Le ...) en C2
Comme son nom l'indique, …..
Queue de Morue (La ...)
Lieu-dit sur le territoire de La Penne, à l’Ubac de Bluye. C’est un endroit venté et très froid uniquement occupé par des chasseurs un peu maso ; même les sangliers ne s’y arrêtent pas.
De la route, arrêtez-vous entre La Penne et Coste. Regardez l’ubac. Vous verrez cet endroit qui ressemble à s’y méprendre à une queue de morue (ou de tout autre poisson).
Ravins = Valats
Souvent les « Ravins » sont appelés « Valats ».
Ravin de Carlet (Le ...) en B2
Comme son nom l'indique, …..
Ravin de Combe-Ferre (Le ...) en B2
Voir « Ferrières ». Ravin aux châtaigniers ? Encore que « fer, fero » signifie « sauvage ».
Ravin de la Borie (Le ...) en B2
Ravin où il y a une borie, cabane en pierres sèches. Du Latin " boaria", étable à bœufs. Autre nom : Ravin des Pins (Le ...)
Ravin de l'Isnarde (Le ...) en B2
Ravin appartenant -peut-être- à la femme d'Isnard. Aujourd’hui beaucoup l’appelle « Ravin de Léonore »).
Ravin des Chauvières (Le ...) en B2
Du provençal « Chauve » (sommet dénudé). Ravin des collines déboisées. Il est en aval du ravin des Poupons.
Sur un document, j’ai cru lire « Chaudières », le « D » remplaçant le « V ». Cela me plaisait parce que ce ravin est truffé d’emplacements de fours à charbon de bois.
Ravin de Léonore (Le ...) en B2 cf. Ravin de l’Isnarde
C’est peut-être le prénom de Madame Isnard ? Ce toponyme n’apparaît nulle part . Seuls les chasseurs l’emploient.
Ravin des Pins (Le ...) en B2
Comme son nom l'indique, …..
Ravin des Poupons (Le ...) en B2
Peut-être, ravin des « Poupoù ». C’étaient des spectres imaginaires pour faire peur aux enfants ; un peu comme les farfadets.
Riaille (La ...) en D1
La racine indo-européenne "rei" signifiait "couler". Du provençal "Riaio" (Grand ruisseau). Dans de nombreuses communes, la « Riaille » désigne un cours d’eau important pour un endroit. Il existe des diminutifs comme "Rialet" ou "Rialon".
Richards (Les ...) en B1
Du nom des propriétaires.
Roche (La ...) en D1
Comme son nom l'indique, …..
Rocher d’Archer (Le ...) en B2
Cette crête rocheuse borde le Valat Rouge coté sud. Elle a la forme d’un arc. Elle se poursuit vers le sommet de Bluye par « la Tête Vieille » (CN1835).
Rochedoie en A1
« Roche Doie » (forme médiévale) ou « Roche d'Oie » (CN1835). Roche appartenant à Doie ou à Oie ? Est-ce une déformation d' "Aygue" en "Oye" ? Il y a effectivement des sources là-haut !
Roubion en A2
Nom très répandu de cours d'eau. (Rivière, torrent, ruisseau). Mais alors, pourquoi ce nom donné à ce plateau relativement élevé ? On assiste vraisemblablement ici encore au déplacement du toponyme.
Rourebeau (Le ...) en D2
Roure, Roule viennent du latin « robur » = le chêne. (NdlA : « Robuste comme un chêne » est un pléonasme !). Quartier planté de beaux chênes.
Rouveirette (La ...) en A2
De l'ancien provençal « Rover » venant de « robur ». (Cf Rourebeau). La petite Chênaie.
Saint-Marcel en D1
Nom de la chapelle. Auparavant cette chapelle était située au bord de l’Ouvèze, un peu en aval de la maison du Jean et de la Nini. C’est cette vieille chapelle qui a donné son nom au quartier coincé entre l’Ouvèze et Pouvarel.
Cette chapelle était située prés du gué du chemin reliant les Beaumettes et Faucon à Mollans
Saint-Michel en A2
Nom de l'ancien lieu de culte. De cet endroit, la vue sur le village est très reposante.
Saint-Pierre en C2
Nom de l'ancien monastère. Dans ce quartier, il ne faut pas creuser profond pour trouver d’anciens murs. L’origine du village se trouve certainement là, à la sortie des gorges du Toulourenc.
Saut des Porcs (Le ...) en C2
Passage de sangliers ? Je préfère la légende qui veut qu’un paysan aviné ait versé avec sa charrette pleine de cochons dans l'Ouvèze. Ce lieu-dit existait déjà en 1835.
Serre (La ...) en C1
Un serre vient du bas-latin « Serrum » qui signifie « Crête, dos d'âne ». Mais, à Mollans, « La Serre » … ?
Serre(s) (Le, les ...)
Un serre vient du bas-latin « Serrum » qui signifie « Crête, dos d'âne ». Dans le cadastre de 1835, on note « le Serre du Souten » ou encore « les Serres de Pierevon ».
Souten (Le ...) en A1
De l’ancien provençal « Sotan » (le « O » se prononçait « OU ») qui signifiait : qui se trouve en dessous. C’est donc une colline plus basse par raport à une autre. Le Souten est plus bas que Rochedoie.
Promenez-vous sur le chemin de crête du Souten, vous aurez un coup d’œil inhabituel sur Mollans et ses environs.
Tête Vieille (La ...) en B2
Dans le CN1835 uniquement. C’est la continuité du « Rocher d’Archer » en allant vers le sommet de Bluye. Toujours dans le CN1835, on trouve ensuite le Plan de l’Eyguète, puis le Plan fouran – celui-ci étant en limite de la commune.
Toulourenc (Le ...) en C2
C’est la rivière (appelé torrent dans le CN1835) qui a donné son nom à ce quartier.
Une croyance vivace et simpliste voudrait que le nom de ce torrent vienne de « Tout ou Rien ». Ces deux mots ne datent en fait que du Xème siècle, alors que les toponymes ont des origines beaucoup plus lointaines.
Racine « Toul » = eau. Le suffixe provençal « enc » indique la possession. Traduction = l’eau appartenant à, ou venant de, « our »".
« our » peut être une déformation de « ouv ». Dans ce cas, il est possible de rapprocher le nom du Toulourenc à celui de l’Ouvèze dans laquelle il se jette. Les linguistes estiment que « Ouvèze » a pour origine celte « l’eau des ovins ». « Toulourenc » viendrait alors de « l’eau qui appartient aux ovins ».
Un érudit mollanais fait remarquer que l’origine du nom de la capitale occitane, Toulouse, est presque un pléonasme. « Toul » signifie « eau » comme « ouse » qui vient de « oz ». Toulouse serait donc au confluent du Toul et de l’Ouse, deux cours d’eau. ☺
Tour de Ribaud (La ...) en B3 et B2
Tour = rochers érodés, ruiniformes. Appartenaient-ils à Monsieur Ribaud, peut-être le mari d’une ribaude ? ☺ .
Plus sérieusement, il existe dans ces environs quelques vestiges de murs et de tuiles qui font penser à un lieu de guet. L’origine (tant recherchée) du hameau de Veaux est peut-être là !
Tuilière (La ...) en C1
Est-ce la même racine que « toul » dans « Toulourenc » ? Vraisemblablement, Non ! Car le CN1835 indique qu’une bâtisse de ce quartier s’appelait la « Tuilière », endroit où l'on fabriquait et faisait sécher, au soleil, les tuiles et les briques ?
Valat de la Partie (Le ...) en B2
Sur le cadastre actuel, il est nommé Valat du Pas du Loup. Ce vallon est la frontière entre Mollans et Saint-Léger, entre les départements de la Drôme et du Vaucluse, entre les régions Rhône-Alpes et PACA. Ce qui me fait penser que « Partie » (orthographe ?) est un abrégé de « Partition ».
Valat du Grand Ray (Le ...)
Sur le territoire de Saint-Léger, ce vallon est bien connu des chasseurs et des promeneurs. A l’altitude 850, les restes d’une citerne creusée dans le rocher témoignent de l’activité des bergers et des charbonniers.
Plus bas, Simon a laissé son nom à un poste de chasse où il avait eu (c’était un exploit pour lui !) le courage de monter. Il en fut récompensé, puisqu’il en ramena un sanglier.
Valat Rouge (Le ...) en B2
Appelé aussi "Le Grand Ravin". Personnellement, je le vois plutôt jaune.
Valla Nicole (Le ...) en C1
Du Latin « Vallis ». Dépression, avec un petit cours d'eau, appartenant à Nicol(e).
Veaux Hameau de la commune de Malaucène
Nom qui dérive très vraisemblablement du Latin « Vicus » (Bourg, village, grosse propriété). Vicus se prononçait « vécous », proche de « véou ».
Vignes de Veaux (Les ...) en B3
Voir « Veaux »
Vignes du Souten (Les ...) en A1
Voir « Souten ».
Viste (la …) en A2
Lieu d'où la vue est belle, surtout sur le château et le bourg de Mollans. Voir « Forviare ».
Vouronnade (La ...) en C2
Faut-il rapprocher ce toponyme de "Voulame" (faucille en provençal) ? Le suffixe "Ade" indique la répétition. Serait-ce donc un endroit propice à la culture céréalière ? ("Voulamado").
Et bien d’autres …
Vos notes, vos réflexions :
Bibliographie :
Fr. FALC’HUN : Les noms de lieux celtiques (T 1 & 2)
X DELAMARRE : Dictionnaire de la langue gauloise.
J LACROIX : Les noms d’origine gauloise (la Gaule des activités économiques).
F GAFFIOT : Dictionnaire Latin –Français
L QUICHERAT : Thesaurus Poeticus, Linguæ latinæ
JT AVRIL : Dictionnaire Provençal-Français.
DUBOIS-MITTERAND-DAUZAT : Dictionnaire d’Etymologie.
Sans oublier les discussions de comptoirs !